Conseil des Pikez du 29 janv 2020
Présent-e-s : Dubois, Cat, Seb, Adèle, Gaëtan, Stef
Prise de note : Adèle (the best)
Ce soir on se questionne sur le Manifeste de Radio Pikez ! Mais déjà, qu’est-ce qu’un manifeste ? Quel place et but dans la radio ? Dans l’asso ?
Cadre : On se pose la question d’enregistrer la réunion et on décide que non car pas mal de personnes n’en voient pas l’intérêt (inaudible, est-ce que ça sera vraiment réécouté, est-ce que l’outil du compte-rendu ne suffit pas, est-ce qu’on va pas se censurer si c’est enregistré) à la déception d’autres (c’est politique et chaque mot est important et un compte-rendu c’est trop résumé).
ODJ : Histoire du Manifeste de Radio Pikez ! / A quoi il sert ? / Lecture du Manifeste par chapitre : 1 truc que t’aime + 1 truc que t’aime pas
Histoire du Manifeste : on s’est dit on va faire une webradio, ça vaêtre cool pour faire la révolution. On était chaud mais fallait se mettre d’accord et expliquer ce qu’on voulait faire. Pierre a écrit un premier jet de manifeste avec pour idée : construire un texte collectif. Cette première esquisse a été relu par pas mal de gens (7 ou 8 personnes, les 4 fondateur-e-s de l’asso et des sympathisants disons). Chacun-e a fait des annotations et après réécriture on est arrivé à un texte qui convenait à peu près à tout le monde. On l’a créé avant d’avoir déposé les statuts. On a mis dans les statuts que la radio serait le 1er moyen d’action mais qu’il pourrait y en avoir d’autres. Par contre le manifeste a été pensé pour la radio seulement. / Au tout début de la création de l’asso/radio, on voulait partager et ouvrir nos moments de discussions politiques, philosophiques, etc. avec d’autres personnes ! C’était ça aussi l’idée de faire une radio.
C’est quoi un manifeste / à quoi ça sert ? (Brainstorming) : Ca permet de définir le but, les valeurs de l’asso. Pour moi, ça a pas de sens de distinguer asso et radio sur ces points-là. / Je trouve pas déconnant qu’il y ait un manifeste radio et un manifeste évènement. Comme quand on avait écrit un manifeste pour la prog musicale de la radio (qui finalement avait été déclaré insatisfaisant et n’a jamais été publié). / On fait des évènements de soutien qui n’ont pas grand chose à voir avec la radio (loto) donc pour moi c’est pas déconnant de faire un manifeste spécial radio, qui pour moi est quand même l’essentiel. Un manifeste c’est une ligne éditorial : pourquoi on fait les choses, comment, quel contenu politique, quel sens ça a pour nous de le défendre en faisant de la radio ? / L’idée c’était de faire un média et le situer pour les gens. Définir le projet, les ambitions… c’est quoi ce média ! / Pour moi, le manifeste c’est un outil pour souder les membres de l’asso sur le pourquoi on est là à faire des choses ensemble. Ca permet aussi de donner le ton pour les nouveaux arrivant-e-s dans l’asso : savoir où iels mettent les pieds, ce qu’on défend politiquement, ce qui nous tient à coeur.
LECTURE CHAPITRE 1 (brainstorming) : CE QUI NOUS QUESTIONNE : Les mots « françaises et français ». Accrimed fait de la critique de médias français, ok. Mais nous on se spécialise pas là-dedans donc bon. / Moi je suis contre l’idée de mettre « français », ça me parle pas de cantonner et contextualiser par rapport à la France. / Moi j’aime pas non plus le mot citoyen-ne parce que ça exclu des gens non ? / Je crois que c’était plutôt « citoyen-ne » en mode Robespierre : ça concerne tout être humain. / Ouais mais il y a quand même une idée de situer nationalement c’est vrai… / Faut pas s’interdire d’utiliser certains mots parce qu’aujourd’hui ils seraient l’apanage de quelqu’un-e qui l’aurait fourvoyé. / Ok pour ça mais à ce moment là si on utilise le mot citoyen il faut le définir.
Note de syntaxe : s’il y a plus de 3 virgules dans une phrase, on comprend plus rien (sauf si on est Rousseau).
CE QU’ON AIME BIEN : Je trouve ça mignon le petit passage sur le cours d’éducation civique. J’aimerais développer l’importance du côté éduc pop de la radio dans le Manifeste. / L’idée qui devait sortir de ce premier paragraphe c’était « Une radio libre est faite par des personnes libres ! » Le rendu n’est pas assez claire. Éviter les sous-entendus et allusions ! Mettre des terme claire (genre la phrase entre guillement telle quelle)./ Ce que j’aime c’est le côté : on refuse tout formatage radiophonique standard/tradi. / Combien de gens sont venu-e-s nous voir our nous dire « ce que vous faites c’est pas de la radio », pour nous la liberté c’est de faire comme on l’entend et que la radio c’est ce qu’on crée, comme on le crée. / Liberté et cohésion sociale ! / Je vois 3 points chouettes dans ce chapitre : liberté d’esprit, liberté de contenu, liberté de format.
Idées conclu : on réfléchit à une définition commune du mot citoyen-ne. on pourrait enlever la partie éduc pop pour faire un chapitre spécial sur ça. Éviter les sous-entendus et allusions ! Mettre des termes claires, faire des phrases plus courtes.
LECTURE CHAPITRE 2 : CE QUI NOUS QUESTIONNE : L’utilisation des termes « valeurs républicaines » parce que j’associe « république » à « mascarade ». / De parler de « l’ordre publique établi par la loi » ça fait bizarre aussi, dans le sens où ça fait très discours de loi. Très discours de politiciens. / Oui en effet c’est dans la Constitution mais c’est aussi un des articles les plus anarchistes de la Constitution. C’est vrai qu’on peut se poser des questions sur l’utilisation de la loi comme cadre de liberté mais dans ce cadre-là, cet article-là est plutôt pas mal quoi. / Ca me pose question une des formulation (« une grande majorité du peuple républicains ») qui me donne l’impression qu’on parle à la place des gens. Je préfère qu’on affirme pourquoi nous on crée la radio plutôt que d’imaginer ce que les autres pensent. Ne nous exprimons pas au nom de tout un peuple politique. J’aime bien plutôt l’idée de parler en tant que bande de copain-e-s… / On pourrait tourner ça sous forme d’interrogation. En gros c’est aussi pour dire « faut pas nous la raconter à l’envers, on entend « liberté, fraternité, égalité » depuis qu’on est gosse mais dans la réalité : « allo » ! / Ca me pose question la phrase « on ne censure personne », parce qu’en pratique c’est pas vrai, on n’a pas envie de donner de la place à des discours qu’on entend partout déjà, on veut proposer autre chose. / Certaines personnes dans l’asso se positionnent clairement contre le fait de donner la parole à nos ennemis politiques. Où d’utiliser certains mots. D’autres pensent que la meilleure façon de lutter contre le FN c’est de discuter avec des gens qui votent FN. La question c’est, qu’est-ce qu’on en fait ? Est-ce qu’on continue de dire qu’on a pas de ligne politique définie ni d’ennemies politiques définis dans le manifeste pour continuer d’ouvrir au maximun de personnes ? Ou pas ? / Pour moi c’est une radio pour donner le micro à qui veut le prendre. Après il y a la réalité : est-ce qu’un groupe de fachos voudraient veni faire une émission sur radio pikez ? Ca me parait irréaliste et si ça arrivait je pense qu’on parlerait avec elleux et qu’iels s’en iraient. / Par contre, concrètement, j’aimerais pas qu’on surveille le contenu des émissions et qu’on en interdise certain-e-s. / Après dans chaque émission on peut décider de refuser un contenu ! C’est toi qui mène le jeu. / Moi je veux pas entendre de discours fascistes et racistes sur radio pikez ! / Oui mais si tu veux avoir un débat d’idées avec une personne qui pense autrement, parfois ya des choses pas du tout cool qui vont sortir c’est sur ! / Ca veut pas dire pour autant que je suis là pour donner la parole à mes ennemi-e-s. / Moi j’aimerais bien qu’on se dise qu’on peut dire des conneries. On est tou-te-s susceptibles de sortir des propos racistes, sexistes, etc. (parce qu’on est dans un monde qui l’est). Ce qui est important c’est qu’on fasse gaffe à se le dire les un-e-s les autres. Qu’on se fasse remarquer les trucs pour avancer. / Qu’on se fasse confiance. En gros, si une personne se sent de faire venir un ennemi politique à la radio en se sentant cap d’animer/cadrer de débat assez bien pour que ça lui donne pas une tribune, lui faire confiance. / Faudrait pas qu’on ait le même discours que dans les médias qu’on critique non plus. / Ce serait bien de définir dans le manifeste les grandes valeurs qu’on porte pour qu’on puisse déjà se mettre d’accord sur les discours pour lesquels on veut pas donner une tribune.
CE QU’ON AIME BIEN : « On s’autorise à dire des conneries » : très réjouissant. / Des phrases plus courtes et donc plus claires (pas toutes). / Le côté « on se censure pas ». / Que ça soit dise « viens causer ». Que ce soit ouvert.
Attention : le Manifeste est une déclaration d’intention. On va pas enlever des trucs sous couvert qu’on les fait pas en ce moment dans la radio : si on veut le faire, si c’est important pour nous de tendre vers ça, on l’écrit justement dans le manifeste !
Grand débat très intéressant autour de : est-ce qu’on accueille tout le monde où est-ce qu’on refuse de donner la parole à nos « ennemi-e-s politiques »
Idées conclu : On reformule le chapitre pour que ça fasse moins « citations » ou on garde le côté citation au contraire ? / Tourner certaines phrases en formes d’interrogations pour pas présumer de ce que « les autres » pensent, par exemple. / Parler de nous. Dire qui on est, quel est l’idéal qu’on défend, quels idées et pratiques on s’engagent à critiquer. / Mettre dans le manifeste qu’on veut pas des propos sexistes, racistes, etc. / Dire qu’on a le droit à l’erreur.
GROSSE DÉCISION COMMUNE : on se donne rdv le mercredi 26 février pour continuer le débat ! (suite)
Fin de réunion : 21h25.